La vallée de la Ouinné passée à la loupe

À la demande des populations locales et des gestionnaires, l'OEIL a réalisé des cartographies du bassin-versant de la vallée de la Ouinné avec une méthode innovante. Grâce à des images satellites très haute densité (30 cm x 30 cm par pixel), l'occupation des sols a précisément été identifiée. L’étude de l’OEIL révèle un risque érosif particulièrement important dans cette région.

Une cartographie innovante

L’OEIL a cartographié l'ensemble du bassin-versant de la Ouinné. Pour identifier la couverture végétale de la zone, l’Observatoire s’est s’appuyé sur des technologies innovantes. À partir d’images satellites de 2015 à très haute résolution (30 cm x 30 cm par pixel), il a généré des cartographies numériques caractérisant, de manière fine, l’occupation du sol, les formations végétales par exemple. À partir de ces cartes, la sensibilité des sols à l’érosion a été estimée sur la base d'une modélisation.

Une méthode innovante donc pour des premiers résultats qui constituent un point de référence et permettront désormais de suivre les évolutions dans le temps.

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De forts enjeux

La réalisation de ces cartes émane d'une demande des populations locales et des gestionnaires.

Les districts coutumiers de Borindi et d'Unia ont signé fin 2015 un moratoire gelant l'ouverture de pistes et la prospection minière sur la côte Oubliée. En parallèle, la construction d’un barrage destiné à la production électrique, porté par la société Enercal, est aussi en cours d’étude.

Dans ce contexte, les coutumiers ont sollicité l'expertise de l'OEIL et ont souhaité disposer d'outils permettant d'avoir une vision globale sur l'environnement de la zone.

Des pluies ravageuses

Le portait environnemental de la vallée de la Ouinné peut évoluer au cours du temps. L’étude de l’OEIL révèle un risque érosif particulièrement important dans cette région. Près de 37 % de sa surface sont considérés comme étant fortement à extrêmement sensibles à l’érosion. Cela tient au fait que cette région est une des plus arrosée de Nouvelle-Calédonie et présente des forts reliefs. La sensibilité est accrue par la présence de surfaces dénudées ou faiblement végétalisées, qui représentent 971,6 hectares du bassin-versant. L’érosion est déjà à l’origine de nombreuses perturbations de l’environnement : engravement des rivières, envasement des baies ou encore étouffement des coraux à l’embouchure de la rivière.

Une vallée exceptionnellement riche

Selon ces premiers travaux, plus de 40 % de la vallée de la Ouinné sont recouverts de forêts. À l’origine, ces couvertures végétales recouvraient la totalité du bassin-versant, mais comme partout sur le territoire, sous l’action des incendies, des défrichements et de l’introduction d’espèces envahissantes, ces surfaces se sont réduites. Reste que peu d’espaces sur sol minier peuvent prétendre à une aussi riche couverture forestière. Et ce type de couverture végétale, les forêts denses humides notamment, sont des milieux très riches. On y recense plus de 2 000 espèces différentes avec un taux d’endémisme moyen de 80 % !

Restitutions aux populations locales

En avril 2017, les données produites ont été fournies aux partenaires du projet (province Sud, mairies de Thio et Yaté) et une présentation des résultats a été réalisée à Borindi et à Unia réunissant environ 80 personnes.

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