Sentinelles de la biodiversité : un dossier sur les suivis participatifs

Enquête sur les projets de suivi participatif dans le monde et sur le Territoire...

Sentinelles de la biodiversité : les observateurs des suivis participatifs

Des baleines aux papillons en passant par les oiseaux ou les plantes envahissantes, les réseaux participatifs se sont diversifiés et donnent aujourd’hui l’occasion à tous de contribuer à l’enrichissement des connaissances scientifiques. Enquête sur ces projets fédérateurs dans le monde et sur le Territoire.

Les experts font de plus en plus appel aux citoyens pour appréhender ou suivre l’évolution de la biodiversité. Pas nécessairement besoin de compétences de naturaliste, il suffit de suivre un protocole… et d’être rigoureux !

Un partenariat gagnant-gagnant
L’objectif est double : réaliser un suivi grâce à des participants volontaires mais aussi développer un outil de sensibilisation aux enjeux de la protection de la biodiversité. Ce travail collaboratif présente l’avantage d’augmenter à moindre coût le nombre de données en déployant sur le terrain toute une armée de bénévoles. Les observateurs, eux, bénéficient d’une formation et ont accès en priorité aux conclusions. Aux États-Unis, le projet « Carnet de Nature » a déjà permis de récolter plus de 430 000 observations sur la phénologie des plantes (apparition et chute des feuilles, des fleurs, etc.) et des animaux (migration, hibernation, mue, etc.) grâce à plus de 6 000 participants répartis dans tout le pays. Les données sont partagées avec des outils cartographiques en ligne. Le réseau a pu observer qu’en 2012, la floraison de nombreuses espèces était survenue exceptionnellement tôt.

Recruter et pérenniser
Les observateurs sont susceptibles de se lasser sur le long terme. Ils veulent comprendre les variations d’une année sur l’autre mais pas forcément sur une période de 10 ans. Cela suppose donc des efforts d’animation pour pérenniser les suivis : recruter de nouveaux observateurs et proposer des outils fédérateurs. Autre limite : seuls sont suivis les espèces, les habitats ou les phénomènes pour lesquels les bénévoles sont prêts à fournir des données. Même si les fourmis électriques sont de potentiels bons indicateurs de la qualité des milieux terrestres, y aura-t-il des candidats pour les suivre bénévolement ? Les observateurs auront en fait naturellement tendance à s’investir dans l’observation d’espèces emblématiques comme les baleines en Nouvelle-Calédonie.

Des limites scientifiques
Les bénévoles ne sont pas tous des naturalistes avertis. Même s’ils bénéficient souvent d’une formation avant de participer au suivi, leurs relevés peuvent comporter un certain nombre d’erreurs d’identification ou de localisation par exemple. Le taux d’erreur est bien sûr fonction de la nature des projets, du profil des bénévoles, etc. En métropole pour le suivi participatif de l’Observatoire des Papillons des Jardins, l’envoi par les observateurs de photographies de papillons en train de butiner a révélé en 2008 un taux d’erreur de seulement 5 %. Certes, il existe des solutions pour renforcer la fiabilité des données récoltées : vérification des lots de données ou des photographies par les animateurs scientifiques, intégration dans les analyses d’un paramètre lié à l’expérience de l’observateur, traitement statistique pour déceler des anomalies, etc. Mais cela nécessite du temps et des moyens. Rappelons également que le cumul des informations scientifiques n’est pas toujours le principal intérêt de certains programmes participatifs davantage axés sur la sensibilisation des usagers.


Quelques exemples en Nouvelle-Calédonie :

Pour devenir vous aussi une sentinelle de la biodiversité, retrouvez toutes les associations impliquées dans les suivis participatifs en Nouvelle-Calédonie sur l'annuaire des acteurs de l'OEIL

  Les récifs coralliens  

Évaluer l'état de santé des récifs

  Le sentier de l'île aux canards  

Suivre l'évolution dans le temps de différents paramètres environnementaux

  Les mammifères marins  

Améliorer les connaissances sur la distribution et la diversité des mammifères marins

  Les oiseaux  

Suivre l'abondance des oiseaux terrestres dans le temps
  Et aussi...  

Du mondial au local
Les suivis participatifs cartonnent ! En atteste la diversité des projets dans le monde. Les suivis des oiseaux et des papillons sont très structurés en Europe. Les projets sont particulièrement nombreux aux États-Unis. Certains réseaux appliquent des protocoles standardisés au niveau mondial. C’est le cas du  protocole ‘Reef Check’ destiné à évaluer l’état de santé des récifs coralliens. Utilisé dans 80 pays, il est basé sur des méthodes simples et un protocole scientifique éprouvé. Il est notamment utilisé en Nouvelle-Calédonie avec le Réseau d’Observation des Récifs Coralliens (RORC) à l’échelle du Territoire sur 42 stations
d’observation et avec le projet de l’OEIL - intitulé ACROPORA - par les habitants du Grand Sud. Le protocole est adapté aux spécificités locales : types de récifs, inventaire des espèces marines locales, particulièrement celles pêchées ou celles indicatrices de la santé et du bon fonctionnement du récif de Nouvelle-Calédonie.

Quelques exemples dans le monde :

en savoir plus en savoir plus en savoir plus en savoir plus
en savoir plus en savoir plus en savoir plus en savoir plus

Pour feuilleter l'OEIL Magazine n°6, cliquer ici

Voir la version standard